contexte.

la ville oubliée, 
la légende raconte que cette ville est hantée par les esprits d'inombrables époques, des esprits qui rôdent entre les ruines éparpillées, tels des tombeaux du passé. 
le silence y régne, ponctué par les murmures assourdissants des esprits vagabonds.
la nature a déjà repris ses droits, s'est étendue, a englouti les vestiges d'un paysage urbain déchu.  
les fantômes meurtris entre ces ruines hurlent, ceux à qui la vie a été volée ici même, dans ce paysage détruit par les hommes et consolé par les plantes. 
le cri d'une gamine, les larmes d'un père, le courage d'une mère.
les vies du passé y résonnent encore, vagues échos d'existences submergées. 
tant de mythes et d'histoires planent sur cette ville, la ville éperdue des temps modernes. 
la ville des on dit et des rêves. 

mais, peu à peu, les fantômes sont accompagnés des vivants. 
des vivants fuyants le vacarme du monde, des vivants s'engloutissant dans les mythes et les fantasmes. ils reprennent les droits sur la nature, ils font naître quelques maisons, quelques commerces, une once de vie parmi les ruines et la mort. 
progressivement, la ville oubliée renaît d'un nouveau souffle.
et les fantômes meurent un peu plus, privés d'une ville tombeau. les âmes des vivants égarés viennent se perdre entre ces ruines.
 ils sont ceux qui fuient l'agitation du monde, ceux qui attendent la mort, ceux qui n'ont plus rien à perdre, ceux qui veulent faire naître des ruines la vie, ceux qui sont fascinés par ce lieu chargé du poids des morts et du passé, ceux qui se nourrissent des mythes des anciens temps. 
ceux qui sont tour à tour prisonnier de la beauté d'un lieu immortel, 
l'on dit ainsi qu'une fois dans la ville oubliée, l'on en revient jamais vraiment. 
de jour en jour, de nuit en nuit, chaque vivant rend son âme à la ville oubliée. 
chacun construit et crée ce qui un jour sera une nouvelle ruine, une nouvelle histoire, un nouveau mythe dans ce sanctuaire des morts et des vivants, 
dans la ville oubliée, un nouveau monde émerge,
comme une création à partir de l'ancien. 

'sic mundus creatus est'.